Il y a quelques années, on pouvait passer des heures à se promener dans les villes iraniennes sans voir des femmes qui n’arborent pas leur voile. Mais la situation tend à s’améliorer : les villes comme Téhéran, Tabriz ou Ispahan voient aujourd’hui de plus en plus des femmes qui ont décidé de retirer leur voile dans les espaces publics. Derrière ce changement progressif se trouve la résistance iranienne, une organisation qui fédère l’opposition iranienne contre la République islamique d’Iran. Parmi les différentes composantes qui se réunissent régulièrement au CNRI (Conseil national de la résistance iranienne), le mouvement féministe est particulièrement offensif, prônant l’égalité des sexes et l’abolition des discriminations basées sur le sexe, l’ethnie et la religion.
Le programme politique du CNRI
Fondé en 1981 dans la capitale iranienne, le Conseil national de la résistance iranienne est composé, entre autres, des groupuscules d’extrême gauche, des moudjahidines du peuple iranien et de personnalités indépendantes. Présidé par Maryam Radjavi, épouse du fondateur Massoud, le CNRI compte actuellement 540 membres qui constituent une représentation hiérarchique des tendances politiques en Iran. Son objectif est immuable : instaurer un gouvernement démocratique qui tient compte de toutes les tendances politiques iraniennes.
La composition du CNRI
Depuis son instauration en 1981, le CNRI assume le rôle d’un Parlement en exil ainsi que l’assemblée législative de l’Iran. Sur les 530 membres permanents, 52% sont des femmes dont le rôle principal est de promouvoir la politique féministe du CNRI. Le Conseil national réunit les représentants de différentes forces religieuses et ethniques d’Iran : Kurdes, Baloutches, Arabes, Perses, Turcs, Turkmènes, Arméniens, musulmans, chrétiens, juifs et zoroastriens y sont tous représentés. Par ailleurs, une priorité est accordée aux personnalités indépendantes comme les artistes, écrivains, médecins, artisans, commerçants et autres particuliers.
Les missions du CNRI
Le Conseil national de la résistance iranienne a pour missions de créer un gouvernement provisoire qui répond à toutes les attentes de l’opposition iranienne. Ce gouvernement aura pour tâches :
- de séparer la religion de l’État,
- de promouvoir l’indépendance du Kurdistan iranien,
- d’abolir toutes les formes de discriminations,
- d’instaurer une économie propice au développement de l’Iran,
- de libérer tous les prisonniers politiques,
- de dissoudre toutes les institutions qui favorisent ou œuvrent pour la répression du peuple iranien,
- de traduire en justice tous les responsables iraniens qui ont commis des crimes,
- d’assurer une garantie totale de la liberté d’expression,
- d’assurer la garantie de la liberté de la presse et des forces politiques,
- de garantir la sécurité de tous les citoyens iraniens, que ce soit légal ou professionnel,
- de poursuivre la lutte pour assurer le respect des droits humains,
- de poursuivre la lutte contre le caractère discriminatoire des mollahs et autres chefs religieux,
- et d’assurer l’élimination de la violence à l’égard des femmes.